La pause estivale s’achève et de nombreux parents au Québec s’activent présentement à préparer leurs enfants en vue de la rentrée des classes. Lorsque les parents se rencontreront dans les cours d'école pour la première fois depuis des mois, certaines conversations vont inévitablement porter sur les "coupes" dans les dépenses en éducation, la taille inadéquate des groupes, l'élimination d’un poste d’aide pédagogique, ou peut-être même la fermeture éventuelle d'une école.
Le moment est donc propice pour confronter ce discours fréquemment entendu à la réalité des dépenses publiques d'éducation au Québec.
Il est facile de jeter le blâme des problèmes actuels constatés dans le réseau de l’éducation sur un manque de financement. Cela permet aux dirigeants du milieu d’éviter que les projecteurs soient braqués sur eux. La réalité, cependant, est que le système d'enseignement public au Québec a bénéficié d'importantes augmentations de dépenses au cours de la dernière décennie, ce qui implique que les lacunes du réseau de l’éducation trouvent davantage leur source dans l'organisation et la gestion défaillantes que dans un manque de ressources.
Notons d’abord quelques faits au sujet des dépenses effectuées dans les écoles publiques au Québec. Selon les données de Statistique Canada, les dépenses publiques totales d'éducation aux niveaux primaire et secondaire sont passées de 9 milliards $ en 2004-05 à 12,9 milliards $ en 2013-14, l'année la plus récente pour laquelle les données existent. Cela représente une augmentation de 3,9 milliards $ dans les dépenses d'éducation en seulement une décennie.
Mais surtout, cette augmentation de 3,9 milliards $ sous-estime l'augmentation réelle des dépenses d'éducation dans la province, étant donné qu'elle ne tient pas compte du nombre d’élèves inscrits. Au cours de la même période de dix ans, les données de Statistique Canada indiquent que les inscriptions dans les écoles publiques au Québec ont diminué de 4 pour cent.
Ainsi, les dépenses par élève dans les écoles publiques québécoises sont passées de 8 468 $ en 2004-05 à 10 904 $ en 2013-14. Autrement dit, même en tenant compte des effets de l’inflation, le Québec dépense près de 30 % plus d'argent pour chaque élève fréquentant l’école publique qu’il y a dix ans.
Évidemment, de nombreux parents (y compris les deux auteurs de cet article) sont pleinement conscients des défis en matière de ressources dans certaines écoles. Mais l'explication première de ces problèmes ne peut pas être un manque de financement public. Et ces problèmes ne résultent certainement pas d'une réduction des dépenses en éducation, lesquelles ont plutôt augmenté considérablement au cours de la dernière décennie, comme nous l’avons indiqué.
Au contraire, pour une explication plus juste des problèmes de ressources dans les écoles publiques du Québec, il faut regarder la façon dont le système est organisé et administré. Les écoles publiques souffrent des mêmes lacunes d’organisation et de piètres incitations que tout autre organisme ou ministère du gouvernement, ce qui conduit trop souvent à un gaspillage et à une mauvaise utilisation des ressources disponibles.
Des règles bureaucratiques lourdes, un monopole syndical inflexible, des programmes pédagogiques centralisés et un manque d’autonomie professionnelle ne sont que quelques-uns des nombreux obstacles qui nuisent à la performance des écoles dans le réseau d’éducation québécois. Par conséquent, il est clair que les problèmes de l'éducation publique au Québec exigent des réformes plus fondamentales qu’une simple augmentation de l’enveloppe budgétaire année après année.
Commentary
La réalité des dépenses publiques en éducation au Québec
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La pause estivale s’achève et de nombreux parents au Québec s’activent présentement à préparer leurs enfants en vue de la rentrée des classes. Lorsque les parents se rencontreront dans les cours d'école pour la première fois depuis des mois, certaines conversations vont inévitablement porter sur les "coupes" dans les dépenses en éducation, la taille inadéquate des groupes, l'élimination d’un poste d’aide pédagogique, ou peut-être même la fermeture éventuelle d'une école.
Le moment est donc propice pour confronter ce discours fréquemment entendu à la réalité des dépenses publiques d'éducation au Québec.
Il est facile de jeter le blâme des problèmes actuels constatés dans le réseau de l’éducation sur un manque de financement. Cela permet aux dirigeants du milieu d’éviter que les projecteurs soient braqués sur eux. La réalité, cependant, est que le système d'enseignement public au Québec a bénéficié d'importantes augmentations de dépenses au cours de la dernière décennie, ce qui implique que les lacunes du réseau de l’éducation trouvent davantage leur source dans l'organisation et la gestion défaillantes que dans un manque de ressources.
Notons d’abord quelques faits au sujet des dépenses effectuées dans les écoles publiques au Québec. Selon les données de Statistique Canada, les dépenses publiques totales d'éducation aux niveaux primaire et secondaire sont passées de 9 milliards $ en 2004-05 à 12,9 milliards $ en 2013-14, l'année la plus récente pour laquelle les données existent. Cela représente une augmentation de 3,9 milliards $ dans les dépenses d'éducation en seulement une décennie.
Mais surtout, cette augmentation de 3,9 milliards $ sous-estime l'augmentation réelle des dépenses d'éducation dans la province, étant donné qu'elle ne tient pas compte du nombre d’élèves inscrits. Au cours de la même période de dix ans, les données de Statistique Canada indiquent que les inscriptions dans les écoles publiques au Québec ont diminué de 4 pour cent.
Ainsi, les dépenses par élève dans les écoles publiques québécoises sont passées de 8 468 $ en 2004-05 à 10 904 $ en 2013-14. Autrement dit, même en tenant compte des effets de l’inflation, le Québec dépense près de 30 % plus d'argent pour chaque élève fréquentant l’école publique qu’il y a dix ans.
Évidemment, de nombreux parents (y compris les deux auteurs de cet article) sont pleinement conscients des défis en matière de ressources dans certaines écoles. Mais l'explication première de ces problèmes ne peut pas être un manque de financement public. Et ces problèmes ne résultent certainement pas d'une réduction des dépenses en éducation, lesquelles ont plutôt augmenté considérablement au cours de la dernière décennie, comme nous l’avons indiqué.
Au contraire, pour une explication plus juste des problèmes de ressources dans les écoles publiques du Québec, il faut regarder la façon dont le système est organisé et administré. Les écoles publiques souffrent des mêmes lacunes d’organisation et de piètres incitations que tout autre organisme ou ministère du gouvernement, ce qui conduit trop souvent à un gaspillage et à une mauvaise utilisation des ressources disponibles.
Des règles bureaucratiques lourdes, un monopole syndical inflexible, des programmes pédagogiques centralisés et un manque d’autonomie professionnelle ne sont que quelques-uns des nombreux obstacles qui nuisent à la performance des écoles dans le réseau d’éducation québécois. Par conséquent, il est clair que les problèmes de l'éducation publique au Québec exigent des réformes plus fondamentales qu’une simple augmentation de l’enveloppe budgétaire année après année.
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Deani Van Pelt
Yanick Labrie
Senior Fellow, Fraser Institute
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