Le prix du pétrole a atteint un nouveau sommet et a amené plusieurs analystes à déclarer qu'il pourrait dépasser 200$ au cours des prochains mois. Les plus pessimistes prévoient même un prix de 300$ d'ici 2 ans.
Comme le prix de l'or noir semble être sur une lancée que rien ne peut freiner, on est enclin à croire ces prévisions. Mais céder à la panique serait faire fi des leçons de la bulle technologique de 2001 ainsi que de la récente crise immobilière américaine. Ainsi, si un baril à 200$ ou 300$ semble aujourd'hui envisageable, il est néanmoins peu probable que ce scénario se réalise.
Il est vrai que la production de pétrole stagne tandis que la consommation des économies émergentes augmente rapidement. Toutefois, si ces deux phénomènes expliquent la récente hausse du prix du baril, il est néanmoins simpliste d'extrapoler à partir des observations actuelles le cours du pétrole pour les mois à venir.
Tout d'abord, l'augmentation du prix du baril depuis un an occasionne nécessairement une hausse notable des coûts de production des entreprises, donc une baisse de leur rentabilité. Peut-être même certaines d'entre elles seront-elles contraintes de cesser leurs activités. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle la flambée actuelle fait craindre une récession. Mais comme une récession implique une diminution de la demande de pétrole, elle amorcera une tendance baissière du prix du brut. L'histoire nous enseigne d'ailleurs que la plupart des récessions ont été consécutives à une flambée du prix du brut, et ont à leur tour occasionné une réduction notable du coût du carburant.
De plus, on ne peut ignorer le fait que les consommateurs réduiront leur demande de pétrole face un prix à la pompe qui ne cesse d'augmenter. C'est ce qui s'est produit dans les années 70 et c'est ce qu'on observe aujourd'hui. D'ailleurs, les ventes de VUS sont en chute, GM ferme quatre usines de fabrication de camions, les distances parcourues par l'automobiliste nord-américain diminuent, etc. Or, de tels changements impliquent une stabilisation du cours du brut, voire une diminution.
Finalement, il faut tenir compte du fait que plus le prix du pétrole est élevé, plus il est rentable d'en vendre. Or, on ne peut vendre ce dont on ne dispose pas. On peut donc s'attendre à voir les pétrolières chercher plus activement de nouveaux gisements, et développer de nouveaux procédés pour exploiter plus intensivement ceux qui existent. Quant aux nombreux gouvernements qui possèdent les réserves immenses, l'appât du gain les incitera également à augmenter leur production. Peut-être même verra-t-on les États-Unis autoriser le forage dans les zones jusqu'à présent interdites.
Il est donc impossible que le prix du pétrole poursuive sa hausse sans ultimement déclencher des réactions qui inverseront cette tendance. Ce n'est qu'une question de temps. Certes, la perspective d'une éventuelle baisse dans le futur est une mince consolation pour la facture salée que les automobilistes doivent assumer à chaque plein d'essence. Mais c'est quand même plus agréable que les scénarios catastrophiques dont on nous bombarde!
On peut même sourire en voyant les environnementalistes applaudir chaque fois que le prix à la pompe augmente. Ils y voient le début de la fin de l'énergie fossile. Quelle déception les attend quand ils réaliseront que la flambée du brut a incité les producteurs de pétrole à inonder le marché de leur précieux liquide!
Commentary
Le prix du pétrole diminuera!
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Le prix du pétrole a atteint un nouveau sommet et a amené plusieurs analystes à déclarer qu'il pourrait dépasser 200$ au cours des prochains mois. Les plus pessimistes prévoient même un prix de 300$ d'ici 2 ans.
Comme le prix de l'or noir semble être sur une lancée que rien ne peut freiner, on est enclin à croire ces prévisions. Mais céder à la panique serait faire fi des leçons de la bulle technologique de 2001 ainsi que de la récente crise immobilière américaine. Ainsi, si un baril à 200$ ou 300$ semble aujourd'hui envisageable, il est néanmoins peu probable que ce scénario se réalise.
Il est vrai que la production de pétrole stagne tandis que la consommation des économies émergentes augmente rapidement. Toutefois, si ces deux phénomènes expliquent la récente hausse du prix du baril, il est néanmoins simpliste d'extrapoler à partir des observations actuelles le cours du pétrole pour les mois à venir.
Tout d'abord, l'augmentation du prix du baril depuis un an occasionne nécessairement une hausse notable des coûts de production des entreprises, donc une baisse de leur rentabilité. Peut-être même certaines d'entre elles seront-elles contraintes de cesser leurs activités. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle la flambée actuelle fait craindre une récession. Mais comme une récession implique une diminution de la demande de pétrole, elle amorcera une tendance baissière du prix du brut. L'histoire nous enseigne d'ailleurs que la plupart des récessions ont été consécutives à une flambée du prix du brut, et ont à leur tour occasionné une réduction notable du coût du carburant.
De plus, on ne peut ignorer le fait que les consommateurs réduiront leur demande de pétrole face un prix à la pompe qui ne cesse d'augmenter. C'est ce qui s'est produit dans les années 70 et c'est ce qu'on observe aujourd'hui. D'ailleurs, les ventes de VUS sont en chute, GM ferme quatre usines de fabrication de camions, les distances parcourues par l'automobiliste nord-américain diminuent, etc. Or, de tels changements impliquent une stabilisation du cours du brut, voire une diminution.
Finalement, il faut tenir compte du fait que plus le prix du pétrole est élevé, plus il est rentable d'en vendre. Or, on ne peut vendre ce dont on ne dispose pas. On peut donc s'attendre à voir les pétrolières chercher plus activement de nouveaux gisements, et développer de nouveaux procédés pour exploiter plus intensivement ceux qui existent. Quant aux nombreux gouvernements qui possèdent les réserves immenses, l'appât du gain les incitera également à augmenter leur production. Peut-être même verra-t-on les États-Unis autoriser le forage dans les zones jusqu'à présent interdites.
Il est donc impossible que le prix du pétrole poursuive sa hausse sans ultimement déclencher des réactions qui inverseront cette tendance. Ce n'est qu'une question de temps. Certes, la perspective d'une éventuelle baisse dans le futur est une mince consolation pour la facture salée que les automobilistes doivent assumer à chaque plein d'essence. Mais c'est quand même plus agréable que les scénarios catastrophiques dont on nous bombarde!
On peut même sourire en voyant les environnementalistes applaudir chaque fois que le prix à la pompe augmente. Ils y voient le début de la fin de l'énergie fossile. Quelle déception les attend quand ils réaliseront que la flambée du brut a incité les producteurs de pétrole à inonder le marché de leur précieux liquide!
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Nathalie Elgrably-Lévy
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