Comparaison de la rémunération dans les secteurs public et privé au Québec
Étant donné l’intérêt croissant que suscite la comparaison des salaires et des avantages sociaux du secteur public et du secteur privé, cette étude estime l’écart salarial entre les deux secteurs au Québec. Elle évalue aussi quatre avantages sociaux dont les données sont disponibles afin de quantifier les écarts entre les deux secteurs.
Les données disponibles sur les avantages sociaux sont insuffisantes pour comparer définitivement la rémunération totale, mais elles indiquent que les employés du secteur public bénéficient d’un net avantage salarial. Après avoir pris en compte des facteurs tels que le sexe, l’âge, l’état matrimonial, le niveau de scolarité, l’ancienneté, la taille de l’employeur, le type d’emploi, le secteur d’activité et la profession, on constate que les fonctionnaires de l’ensemble des administrations (fédérale, provinciale et municipales) au Québec ont bénéficié d’un avantage salarial moyen de 10,8 % par rapport à leurs homologues du secteur privé en 2013. Lorsque l’analyse tient également compte de la syndicalisation, l’avantage salarial du secteur public baisse à 7,0 %.
Qui plus est, tout indique que les fonctionnaires bénéficient également d’avantages sociaux plus généreux que les employés du secteur privé. Les données agrégées disponibles donnent à penser – comme pour la comparaison des salaires – qu’ils s’en tirent mieux que les employés du secteur privé : 87,8 % des travailleurs canadiens du secteur public participaient à un régime de pension agréé en 2013, contre 23,9 % de ceux du secteur privé. Au Québec, 96,9 % des fonctionnaires cotisant à un régime de pension agréé participaient au nec plus ultra dans le domaine, soit un régime à prestations déterminées qui garantit les prestations versées à la retraite. La proportion correspondante dans le secteur privé était de seulement 58,5 %.
En outre, au Québec, les fonctionnaires prennent leur retraite plus tôt – quelque trois ans plus tôt en moyenne – que les travailleurs du secteur privé. Ils sont aussi moins susceptibles de perdre leur emploi (taux de perte d’emploi de 4,2 % dans le secteur privé contre 0,5 % dans le secteur public). Par ailleurs, l’absentéisme pour des raisons personnelles en 2013 était plus élevé chez les travailleurs québécois du secteur public (14,2 jours en moyenne) que ceux du secteur privé (8,9 jours).