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Les politiques qui augmentent le coût de l'énergie freinent la croissance économique

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Energy Abundance and Economic Growth

Limiter la disponibilité de l’énergie et augmenter son coût est susceptible de nuire à l’économie canadienne et de se répercuter sur la croissance future, selon une nouvelle étude publiée aujourd’hui par l’Institut Fraser, un organisme canadien de recherche en politiques publiques indépendant et non partisan.

L’étude, intitulée Energy Abundance and Economic Growth et fondée sur des données canadiennes et internationales, analyse la relation à long terme entre la croissance économique, la disponibilité d’énergie et la consommation énergétique.

« La consommation d’énergie et la croissance économique vont de pair et, selon les données, si on limite la consommation, on compromet les perspectives de croissance économique », déclare Ross McKitrick, coauteur de l’étude, senior fellow de l’Institut Fraser et professeur d’économie à l’Université de Guelph.

Depuis 1980, souligne l’étude, la consommation d’énergie au Canada a augmenté d’environ 50 % et le produit intérieur brut (PIB) du pays a doublé. Sur cette même période, la consommation d’énergie a presque doublé à l’échelle mondiale et la production économique mondiale a été multipliée par six. Les données mondiales semblent indiquer que la consommation d’énergie stimule la croissance au lieu d’en être une conséquence.

Quelles leçons les responsables politiques doivent-ils tirer de ces constatations?

Comme les meilleures données disponibles portent à croire que l’abondance énergétique favorise la croissance économique, les politiques qui augmentent délibérément le coût de l’énergie nuiront probablement à l’économie dans l’immédiat et compromettront la croissance future.

« Il est clair que l’énergie stimule la croissance économique. Pourtant, les responsables politiques canadiens continuent de considérer la consommation d’énergie comme mauvaise et d’agir comme si sa réduction est une fin en soi. Ils doivent comprendre les répercussions à long terme de cette position », avance M. McKitrick.

Par exemple, les politiques qui augmentent le coût de l’énergie ou qui limitent sa disponibilité – politiques sur les énergies renouvelables, utilisation obligatoire de biocarburants comme l’éthanol ou le biodiesel, etc. – réduisent la compétitivité, le rendement du capital investi et la croissance économique. De plus, les politiques de conservation énergétique et les normes rigoureuses applicables aux appareils électroménagers (chauffe-eau, réfrigérateurs, etc.) n’ont souvent pas d’effet positif sur l’environnement et ne sont justifiées que par la réduction de la consommation énergétique qu’elles entraînent.

« Par exemple, le gouvernement de l’Ontario affirme que la Loi sur l’énergie verte, qui augmente le coût de l’énergie et diminue ainsi l’abondance de cette dernière, fait partie de la stratégie de croissance économique de la province. Selon les données, elle aura plutôt l’effet inverse et freinera la croissance économique », soutient M. McKitrick.